Après avoir été en Slovénie au début de l'année 2018, je me suis découvert un intérêt pour les pays d'Europe Centrale et de l'Est que j'avais envie de continuer à découvrir. Des pays dont on parle assez peu de manière générale et qui sont encore loin d'être frappés par le tourisme de masse. 
Ces pays, et notamment la Slovaquie, sont des territoires à majorité composés de montagnes et de forêts à perte de vue, des pays peu peuplés, encore très authentiques dans leur identité culturelle. Je trouve aussi intéressant d'y découvrir les traces d'un passé soviétique commun toujours très présent à certains endroits.
Avec Louis, nous sommes donc partis début novembre pour Bratislava, la capitale, pour aller à la découverte de ce pays en voiture.
C'était un pari risqué car en novembre les températures sont souvent très basses et la météo vraiment pluvieuse. Nous avons eu pas mal de chance en tombant pile la semaine où la température était encore (relativement) clémente, et nous avons aussi eu un grand soleil tout le long de la semaine.
Le seul inconvénient de partir sur cette période:  il fait nuit noire à 16H. Ce que nous n'avions pas prévu et qui nous a obligé à organiser nos journées différemment sur le tas.
JOUR 1 : Ruines & Villes médiévales
Notre vol a atterri en pleine nuit, et nous avons dormi dans un petit hôtel à proximité de l’aéroport pour pouvoir y retourner de bonne heure récupérer la voiture de location. 1ère expérience de la conduite locale quand le taxi qui nous y a mené s'est retrouvé sur la voie en contre-sens à plus de 100km/h, le tout en ville, ignorant les appels de phare et les klaxons des voitures qui nous croisaient.
Au matin, nous avons déjeuné à l’hôtel et nous sommes retournés à l'agence de location à coté de l'aéroport pour récupérer la voiture, puis nous avons pris sans tarder la route vers le Nord à travers les plaines agricoles s'étendant dans tout l'Ouest du pays. 
Le paysage était morne, plat, des champs grisâtres à perte de vue et au bout d'une heure de route à travers ce paysage, je commençais à me demander pourquoi on était venu là, en espérant que le paysage ne serait pas aussi banal tout le long de notre exploration.
Notre première étape fut un petit crochet pour grimper la colline où se trouvent les ruines du Château de Cachtice, monument historique relativement bien préservé, le panorama depuis ses murailles éboulées, donnant sur la plaine et les villages environnants valait le coup d’œil.​​​​​​​​​​​​​​
A quelques kilomètres de là, sur un piton rocheux, le château de Beckov domine de ses hauts murs un village et son centre-ville médiéval que nous avons aussi parcouru à pieds, arpentant les petites ruelles et les coursives pavées à l'ambiance un peu étrange, très silencieuse, les rues étant totalement désertes.. Non loin de l'entrée du château se trouve un ancien cimetière Juif où les tombes sont datées de 1650 à 1850 environ. Une belle ambiance lugubre de film d'horreur, il ne manquait que la nuit noire et de la brume pour compléter le tableau.
Pour finir cette première journée nous avons ensuite repris la route pour nous arrêter visiter la ville de Trenčín, qui possède elle aussi son château médiéval. Mais surtout un centre ville de la même période assez étendu, ainsi que nombre de bâtiments de type victoriens très colorés. On a pris le temps de flâner dans les rues piétonnes, visitant la place principale et les rues adjacentes, toutes très paisibles et colorées. C'était le premier endroit où nous rencontrions un peu d'animation, où les passants flânaient et où les commerces étaient ouverts
C'est lors de cette première journée que nous avons été surpris par la tombée du jour, le soleil se couchant dès 15H et la nuit noire dès 16H. Nous en avons donc profité pour rouler une centaine de kilomètres d'autoroute en direction du Nord du pays, traversant des plaines de toute façon assez peu intéressantes hormis une cascade, les chutes de Janosinove Diery, que j'avais noté et que nous avons décidé de ne pas faire. 
Nous avons atterri dans un hôtel suspect de la banlieue de Liptovsky Hradok, à moitié à l'abandon, à moitié en travaux... En arrivant, le gérant nous a même demandé de lui filer un coup de main pour vider la chambre qu'il nous louait d'un tas de bazar entreposé là. Mais pour 10€ la nuit on avait des lits et une douche chaude, c'était bien l'essentiel,  on n'allait pas se plaindre.
Le soir même nous avons par conséquent revu notre carnet de route pour prendre en compte l'arrivée prématurée de la nuit. Heureusement le soleil se levait assez tôt, dès 6H du matin, donc nous avons simplement décalé nos journées et décidé de ne pas manger à midi mais plutôt vers 17/18h en prenant un copieux petit déjeuner le matin, afin d'optimiser la "courte" durée du jour.
JOUR 2: Basses Tatras & Grottes
Comme prévu, nous nous sommes levés très tôt ce matin là, et sans plus attendre nous avons chargé la voiture pour prendre la route direction Demanovska Dolina, une vallée très encaissée s’enfonçant dans les montagnes des Basses Tatras. L'endroit au soleil levant etait assez magique, très paisible, la rosée qui s'évaporait de la végétation s'élevait avec les premiers rayons de soleil, créant une sorte de brume montant bien au dessus de la cime des arbres.
Peu avant d'arriver à la 1ère étape de la journée, nous avons fait une halte au bout d'un chemin, dans une clairière bordée par un cours d'eau pour y déjeuner. L'endroit est tellement beau que nous avons ensuite décidé d'aller nous balader un peu dans les parages, découvrant un sentier sous les arbres qui longeait le ruisseau. Nous avons finalement passé une petite heure à descendre le chemin coincé entre des pans de montagne abrupts et le petit cours d'eau.
Au bout d'un moment, nous sommes tombés sur une "bassine" d'eau turquoise, où l'eau bleutée stagnait avant de reprendre sa route en aval.
Cette petite balade à flanc de falaise et sous les arbres avec le soleil qui perçait à travers les pins annonçait déjà une belle journée à venir.
Nous avons ensuite repris la voiture pour nous arrêter quelques centaines de mètres plus loin au pied de la montagne, afin d'aller visiter la grotte dite  "The Cave of Liberty" ou en Slovaque "Demänovská Dolina".
Pour cela il fallu passer au guichet, et ensuite grimper pendant 30 minutes le flanc de la montagne avant d'arriver à une petite entrée ou attendaient déjà quelques personnes. Une guide est venue nous récupérer, l'air maussade, pour nous faire visiter cet immense parcours de grottes, alternant entre cavernes et petits boyaux plus ou moins immergés par la rivière souterraine qui s'écoule dans le réseau. Cela faisait des années que je n'avais pas mis les pieds dans une grotte, et celle-ci était particulièrement somptueuse, un parcours de 2kms où nous avons pu observer des formations rocheuses étonnantes, le tout dans un silence de cathédrale où on se surprend à chuchoter sans raison valable.
Petits bémols cependant:
En plus du prix de l'entrée il a aussi fallu s’acquitter de 6€ de parking, chose qui nous a pas mal dérangé sur le moment, au point d'hésiter à visiter la grotte. Cette pratique, nous l'avons découvert ensuite, est généralisée dans le pays: le moindre bout de goudron ou de terre battue pouvant servir de parking est systématiquement payant, les "gardes" nous sautant dessus avant même que le moteur soit éteint pour réclamer leur dû.
La visite était commentée par la guide, mais uniquement en Slovaque, étonnant sachant que la plupart des gens présents n'en parlaient pas un mot. De plus, notre guide était réellement maussade, pressant le pas pour nous faire avancer plus vite, sans même attendre ni vérifier que tout le monde suivait, ce qui fait que nous nous sommes retrouvés éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. Et en un sens cela nous allait bien, car nous avons eu le sentiment de faire la majorité de la visite totalement seuls. 
Une fois ressortis à l'air libre, nous avons continué la route allant jusqu'au fond de la vallée pour déboucher sur une toute petite station de sports d'hiver quasiment déserte vu qu'il n'y avait pas encore le moindre flocon à l'horizon.
Nous avions repéré une randonnée pour grimper au sommet du Mont Chopok, la plus haute montagne de Slovaquie dont le  départ était sensé se trouver dans les environs.
On a garé la voiture un peu plus bas, puis nous nous sommes dirigés vers un départ de remonte pente, là ou la randonnée devait normalement débuter. Mais, comme des champions, nous nous sommes trompés de route et au lieu de suivre le sentier nous avons tout simplement commencé à remonter une piste Noire extrêmement raide sur plus de 2kms. Comme nous avions réalisé notre erreur quasiment à mi-chemin, nous avions décidé de continuer malgré tout puisque cela devait nous mener au sommet tout de même. 2 heures plus tard, je suis arrivé en haut totalement épuisé, les jambes douloureuses et couvert de sueur sous ma tenue polaire. Louis avait pris de l'avance sur moi et j'avais fini par le perdre de vue, entre mes arrêts pour reprendre mon souffle et les arrêts photo.
J'ai bien dû passer 15 bonne minutes allongé dans l'herbe pour reprendre mon souffle et regardant le ciel. En attendant que Louis revienne dans les parages je suis ensuite parti marcher le long d'une crête pour saisir quelques images du soleil couchant qui était en train de passer derrière les pics rocheux de l'autre coté de la vallée. Un peu plus bas se trouvait l'arrivée d'un remonte pente, plus ou moins à l'abandon vu la vétusté de la construction. J'y suis grimpé pour observer la vallée en contrebas et la piste, taillée dans la forêt que nous venions de grimper.
Comme nous avions mis plus de temps que prévu pour arriver au sommet, la tombée du jour était vite arrivée, d'autant plus que le soleil était masqué par les montagnes en face de nous. Une fois à l'ombre, la température est immédiatement descendue et nous n'avons du coup pas traîné à redescendre, cette fois par le sentier, pour arriver en bas alors qu'il faisait nuit noire.
Nous avons ensuite pris la route, de nuit, pour avancer vers l'Est entre les Hautes et Basses Tatras, nous avions pris un logement chez l'habitant dans un petit village où la plupart des maisons étaient en bois: Liptovska Teplicka. Notre hébergeur ne parlant pas un mot de français ou d'anglais, nous avons dû encore une fois nous servir du traducteur google et de beaucoup de signes des mains! Très accueillant, même si un peu étrange, notre hôte est revenu nous voir au milieu de la soirée pour essayer de nous vendre diverses drogues que nous avons poliment décliné, mi-étonnés, mi-amusés.
Un petit logement sommaire aménagé au rez de chaussée de la maison, nous avions tout de même de quoi cuisiner et dormir. La douche était au beau milieu du garage, simple pommeau fixé au mur sans aucune intimité. Mais encore une fois cela nous était bien suffisant pour passer la nuit, surtout vu la modique somme payée.
Ce soir là je me suis écroulé dans mon lit, épuisé par l'ascension de cette foutue piste noire.
JOUR 3: Les Hautes-Tatras
A l'aube de cette troisième journée, nous avons pu découvrir le village où nous avions dormi sous un meilleur angle: bourgade typique de l'Est du pays à l'ambiance montagnarde, bien cachée entre les collines qui s'étendent aux pieds des Basses-Tatras, toutes les maisons ou presque étaient faites de bois.
Plus nous progressions vers l'Est du pays, plus la sensation de remonter dans le temps était présente. Les villages paraissaient tout droit sortis du début du siècle dernier, les voitures se faisaient de plus en plus rares et quasiment aucune infrastructure "moderne" n'était visible.
Nous avons repris la route en traversant une immense forêt, où encore une fois le soleil levant faisait s'évaporer la rosée, qui s'élevait comme une brume parmi les arbres, spectacle magnifique qui donnait une ambiance toute particulière à notre trajet matinal.
Nous avons fait quelques arrêts pour grimper sur des collines, observer le massif des Hautes-Tatras s'étendant, majestueux, à l'horizon.
Nous avons ensuite roulé jusqu'à Strbske Pleso, village montagnard des Hautes-Tatras depuis longtemps transformé en Station de sports d'hiver, avec ses complexes hôteliers et ses parkings payants. 
Cette station est le point de départ de quelques unes des plus belles randonnées du pays, et nous avions décidé de réaliser celle dite "des 5 lacs" rando de 5 heures, qui permet de découvrir, comme son nom l'indique, 5 lacs glaciaires à flanc de montagne.
Cependant, le point de départ des randonnées se fait à partir du haut d'un téléphérique qui part de la station, hors celui-ci, nous l'avons appris en nous renseignant à l'office de tourisme, était actuellement en maintenance. Et, comme nous a dit la personne de l'office de tourisme, de toute façon les randonnées sont fermées pour l'hiver et sont donc inaccessibles.
Largement dépités par ces déconvenues, nous sommes allés déjeuner à la terrasse d'un café tout en réfléchissant à nos options disponibles, car cette randonnée était l'une des activités principales que nous avions prévus durant ce roadtrip. En regardant Google Map, nous avons remarqué qu'il existait un sentier partant directement de la station et qui permettait de rallier la randonnée des 5 lacs en passant par la vallée.
Bien décidés à tenter le coup tout de même, nous nous sommes approchés de ce sentier, il n'y avait manifestement ni garde ni écriteau ou barrière pour nous empêcher de passer, alors nous avons tracé notre route rapidement, histoire de nous enfoncer hors de vue parmi les arbres.
Evidemment le fait de partir de la station rallongeait énormément le trajet de la randonnée, il était devenu hors de question de la faire en totalité, nous avons donc décidé d'au moins rejoindre le 1er lac glaciaire, situé à 2H30/3H de marche. La randonnée s'est avérée magnifique, tout d'abord car les parcours étaient fermés au public, il n'y avait donc personne ou presque sur le chemin (on a tout de même croisé quelques autres entêtés comme nous). Et surtout, le chemin à travers la vallée encaissée parmi les arbres et les ruisseaux, longeant parfois une rivière, était paisible et majestueux à la fois. Au bout de 2h de marche en montée régulière, nous sommes arrivés au bout de la vallée devant un mur, une falaise de roches, d'où s'écoulait avec fracas une cascade très haute formant un petit lac avec une plage de sable fin en contrebas.
La zone de la cascade, était beaucoup plus aride que la vallée, mis à part quelques buissons trapus, on ne voyait essentiellement que de la roche nue ou recouverte d'un drôle de lichen qui donnait une coloration presque fluo au pierres vues de loin.
Nous avons fait une pause bien méritée au niveau de cette cascade, avant de chercher et trouver le chemin qui permettait de grimper en haut de la falaise. Piste très abrupte à la limite de l’escalade, avec de nombreuses chaines & cordes pour se hisser au dessus des blocs rocheux. Nous avons fini par en venir à bout et nous avons été instantanément récompensés par une vue splendide sur la vallée s'offrant à nous par derrière, depuis le haut de la falaise. Et devant nous le fameux lac glaciaire, s'étalant parmi les roches nues et lissées par l'eau depuis des millénaires. 
Le lac est à l'origine de la cascade que nous voyions en bas, l'eau s'écoulant directement sur la roche lisse formant un genre de miroir d'eau ou de toboggan géant avant de se jeter dans le vide. Etant en fin d'automne, le lac était en grande partie asséché et donc de taille relativement réduite par rapport à son volume au moment de la fonte des neiges. 
Nous avons pris quelques dizaines de minutes pour apprécier l'endroit, faire des photos, marcher autour du lac et grimper un peu en hauteur pour avoir un meilleur point de vue de la scène, profitant de la beauté de l'endroit et du silence absolu qui y régnait.
La redescente fut beaucoup moins difficile même si le froid était revenu comme le soleil déjà très bas était encore une fois passé derrière les montagnes, plongeant la vallée dans l'ombre.
Nous sommes ensuite retournés récupérer la voiture pour rejoindre le logement que nous avions réservé à Hrabusice, village situé à la pointe Est des Basses Tatras. 
Nous avons fait halte pour faire les courses dans un supermarché et nous en avons profité pour acheter et goûter le fameux Kofola, boisson typique du pays créée sous l'ère Soviétique pour remplacer le Coca-Cola, alors interdit à la vente. Le goût n'a que peu de rapport avec le Coca, cette boisson ressemble plutôt à un soda sans alcool saveur Jagermeister, plutôt curieux mais pas mauvais à boire bien frais! 
Nous avons été dîner dans un petit restaurant local dans le bourg de Hrabusice, où nous avons pu goûter plusieurs plats locaux notamment le Bryndzové Halusky, plat à base de pomme de terre, fromage de chèvre et lard, un vrai plat de montagnard qui tient au corps.
En Slovaquie, la bière est la boisson nationale, on vous en sert à chaque repas, parfois sans même que vous en demandiez, dans tous les cas elle est généralement de bonne qualité et la pinte coûte souvent moins d'un euro. 
Ce soir là, à peine assis, la tenancière est venue poser deux énormes choppes sur notre table, avant de nous demander ce qu'on voulait consommer.
Durant la soirée nous avons passé un long moment à planifier les jours suivants, hésitant à visiter Vienne, Cracovie ou encore Budapest, car ces 3 villes sont à quelques dizaines de minutes seulement des frontières Slovaques, et maximum 1H30 de notre itinéraire initial. Cependant, il fallut faire un choix car nous n'avions pas le temps de toutes les visiter sans "bâcler" notre découverte de la Slovaquie.
Notre choix s'est finalement porté sur Vienne, car située à 50 minutes à peine de Bratislava que nous devions aussi visiter en fin d'itinéraire, c'était le choix le plus pratique pour ne pas dévier trop de notre itinéraire initial.
JOUR 4: Le Paradis Slovaque
La majeure partie de cette journée fut consacrée à la randonnée de "Suchà Bela" au cœur du parc national du "Slovak Paradise". Cette randonnée serpente dans des gorges où nous remontions le cours d'eau qui descend de la montagne, parfois en marchant directement sur le lit de la rivière, parfois sur des sentiers étroits le long de la paroi. Le chemin est parsemé d'aménagements nécessaires pour franchir certaines zones, tels que des échelles, des chaînes pour se hisser ou encore des plates-formes en métal. Le tout peu ou pas du tout sécurisé, rendant l'aventure un peu plus intense encore.
Nous nous y sommes rendus juste avant le lever du jour, alors qu'une brume très épaisse recouvrait l'endroit, créant, avec les forêts denses et les nombreux arbres morts tombés en travers de la gorge, une atmosphère particulièrement sombre que j'ai adoré photographier tout le long du parcours.
Le parcours n'était pas particulièrement difficile, malgré la difficulté de certains passages qui tenaient plus de l'escalade que de la marche. Le fait d'avoir de nombreux obstacles à franchir cassait la monotonie d'une longue marche et formaient des "étapes" pretexte pour se reposer.
Tout le long l'atmosphère est restée comme celle de départ, un peu lugubre et mystérieuse, avec une lumière faible et diffuse qui filtrait avec peine jusqu'au fond de ces gorges. 
C'est seulement sur la toute fin, en ressortant des boyaux rocheux qui débouchaient sur une forêt, que le décor changea du tout au tout, passant d'une humidité sombre à un tapis forestier flamboyant à cause des feuilles mortes rouges qui recouvraient absolument toute la forêt autour de nous.
Après cette randonnée, nous avons pris la route pour descendre au sud du parc naturel, traversant de nombreux villages, de plus en plus isolés, et à l'ambiance de plus en plus soviétique. Nous nous enfoncions de plus en plus loin dans un paysage "soviétique" typique. Bien loin de la Capitale et de ses environs relativement modernes.
Ici et là de vieilles barres d'immeubles Soviétiques abandonnées au milieu de nulle part étaient réinvesties par des groupes de Roms, semblant former de vraies communautés dans ces endroits délaissés depuis des décennies.
Plutôt hostiles lors de notre passage à proximité (ils se massaient au bord de la route dès qu'on ralentissait en faisant des gestes menaçants), je n'ai pas pu prendre le temps de photographier ces lieux impressionnants à leur manière.
Poursuivant donc notre chemin vers le Sud Est, la majorité de la route se faisait en traversant d'immenses forêts très sombres. Notre objectif était une ancienne usine Métallurgique du XIXème siècle, abandonnée à la 2eme guerre mondiale, puis brièvement ressuscitée durant la guerre froide: Huta Etecka, de son petit nom.
L'exploration au coucher du soleil fut brève, le site n'étant pas très grand et la majorité des intérieurs très dégradés, il n'y avait donc que les bâtiments anciens, perdus dans les broussailles à observer et photographier.
La plupart des bâtiments dataient d'avant l'air soviétique, ainsi l'ambiance était différente de ce à quoi je m'attendais. Moins lugubre que prévu, surtout éclairé par la lumière chaude du coucher de soleil. Seul le bâtiment de l'entrée, d'un jaune délavé semblait dater de la période Guerre Froide.
Nous avons ensuite poursuivi notre itinéraire de nuit, longeant les Basses-Tatras par le sud, pour s'arrêter à Staré Hory. Nous avons dîné dans un restaurant "de chasseurs" très typique, tout en rondins de bois, avec son immense foyer central qui servait pour la cuisson des aliments et faire mijoter les chaudrons de Goulash. 
Le Goulash de cerf, autre plat typique, que nous avons d'ailleurs commandé pour le découvrir ce soir là.
JOUR 5: Sources Ferrugineuses & Balade dans le Sud du pays.
Après une nuit de repos bien méritée après ces 2 jours consécutifs de marche, nous sommes partis plus au sud du pays, visiter dans un premier temps le village de Korytnica Kupele, aujourd'hui totalement abandonné, c'était jusque dans les années 70 une station thermale très prisée de la région. En effet plusieurs sources d'eau ferrugineuse affleurent dans cette vallée encaissée des Basses-Tatras. Eau qui aurait des vertus médicinales toujours réputées pour leurs vertus.
Le village est aujourd'hui totalement abandonné, son église en bois du XVIeme siècle semble encore en très bon état, mais ce n'est pas le cas du reste des bâtiments, les Spas et autres centres de soins sont encore en bon état structurels, mais l’intérieur est totalement ravagé.
Curieusement, les pelouses sont toujours entretenues, car, bien que le village soit à l'abandon, il y a encore énormément de personnes qui viennent récupérer de l'eau aux sources, à l'aide de bouteilles en plastique, voir de jerrycans. Ces sources sont disséminées dans le village, souvent sous de petits kiosques en bois.  
Nous avions décidé de goûter cette eau soit disant miraculeuse, mais rien qu'en pénétrant dans les kiosques, l'odeur de souffre nous a pris à la gorge, il nous a fallu pas mal de volonté pour arriver à goûter une petite gorgée recueillie au creux de nos mains, et c'était encore pire que prévu: Goût de sang, à cause du fer, et d’œuf pourri, le tout relevé par des bulles très pétillantes, c'était absolument immonde et j'ai failli recracher ma gorgée tellement cela me dégoutait. Une fois fait, j'étais tout de même content d'avoir goûté, ne serait-ce que pour l'expérience.
Après cette petite expérience gustative, nous avons exploré quelques bâtiments à l'abandon, pour ensuite reprendre notre chemin en direction de Blatnica, au Sud-Ouest des Basses-Tatras.
Blatnica est un village dont il n'y aurait pas grand chose à dire, si ce n'est qu'il représente le stéréotype parfait du village Slovaque: Paisible, avec de petites maisons trapues souvent en bois, toujours anciennes. De nombreux ruisseaux traversent le village dans des canaux qui se faufilent juste sous les fenêtres des habitations. Je pense que ce village doit surtout être agréable en été, même si la promenade était très sympa quand nous y sommes allés.
Enfin, nous sommes redescendus plus au sud, au travers les plaines, jusqu'à Banská Štiavnica et plus précisément son Eglise du Calvaire. Ce bâtiment religieux d'architecture singulière, la plupart du temps fermé au public, s'admire surtout de loin depuis les collines environnantes d'où nous avons eu une belle vue malgré le temps couvert. 
Cette tâche rouge et blanche est un symbole très fort du pays, symbolisant la religion catholique dans toute sa splendeur et sa puissance dans ce pays encore très pratiquant. Il surplombe la ville minière et industrielle, contrastant avec les usines sombres et sales en contre bas de la colline.
Le reste de la journée fut consacré à parcourir les routes de campagnes, bordées de pommiers et parsemées de bourgades, en direction de Bratislava, où nous devions dormir pour pouvoir nous rapprocher de Vienne que nous allions visiter le lendemain.
JOUR 6: VIENNE
Tôt le matin nous avons pris la route en direction de Vienne, en Autriche, après avoir acheté près de la frontière le macaron nous autorisant à circuler sur les autoroutes autrichiennes.
Vienne est un joyaux de la Renaissance, à peine arrivés dans le centre, nous avons été transportés par la beauté de son architecture, par son ambiance. La majeure partie du centre de la ville est constitué de splendides bâtiments Renaissance, nous en avons arpenté les rues, en visitant en vrac le siège du Parlement (où nous sommes entrés par mégarde), la rue principale bordée de ses boutiques de luxe, l’hôtel de ville, les serres royales, l'opéra, le Théâtre National, la Cathédrale, le château de Hofburg, les quais du Danube, la maison de Mozart...
Après avoir exploré la ville pendant plusieurs heures, nous avons été rencardés sur le meilleur "Chocolat Viennois" servi à Vienne, évidemment il fallait que nous allions découvrir ça! C'était aussi l'occasion de reposer un peu nos pieds après avoir marché des kilomètres dans les rues de la capitale.
Nous nous sommes donc rendus au café Demel, sur la grande avenue, où nous avons été guidé à l'étage dans un des petits salons au style Empirique. Magnifique lieu où les clients semblaient tous assez fortunés, inutile de préciser à quel point nous dénotions avec nos joggings et nos chaussures de marche pleines de boue.
Habituellement je ne suis pas particulièrement intéressé par les visites de villes, mais Vienne restera un peu à part à mes yeux, tout comme Londres. Des villes riches, où on se sent bien, on prend du plaisir à déambuler dans les rues, à observer les gens vivre et à flâner au hasard de nos pas.
Après cette agréable pause nous avons continué de sillonner cette ville incroyable, où chaque bâtiment mériterait de s'arrêter pour l'admirer.
Nous sommes notamment allés au Palais du Belvédère en fin de journée, parcourant ses jardins à la française où le reflet dans le bassin principal offrait un superbe point de vue photographique.
De retour sur Bratislava pour passer la nuit, nous avons opté pour une auberge de jeunesse dans le centre, avec parking, pour pouvoir être sur place dès le matin.
JOUR 7: BRATISLAVA
Bratislava est une toute petite capitale, d'à peine 400.000 Habitants, plus petite que Nantes par exemple. Le centre, très médiéval s'étale entre des bâtiments moyenâgeux et d'autres de l'époque Victorienne, les rues sont plus étroites, tortueuses, et souvent pavées. L'ambiance est très différente de Vienne, c'est plus paisible et plus intime.
Nous avons déjeuné à un petit café de coin de rue, avant de partir à la découverte de la ville où nous avons notamment pu découvrir la place de l’hôtel de ville, avec les boulets de canons datant des guerres Napoléoniennes encore incrustés dans les façades des bâtiments, divers palais, églises et monastères, la cathédrale, pour finir par le château de Bratislava, niché sur les hauteurs de la ville, d'où nous avions une belle vue sur les murailles et l'agglomération, notamment le UFO Bridge, pont emblématique datant de la période soviétique du pays, qui tient son surnom de la coupole panoramique surplombant ses piliers Ouest.
Le soir même nous avons pris la route de l’aéroport, qui devait nous ramener à Paris.
Ce périple d'une semaine m'a offert la 1ere vraie découverte des pays de l'Est, même si j'avais déjà visité la Slovénie, qui reste beaucoup plus occidentale dans sa culture, plus proche de l'Autriche et de la Suisse par exemple.
Nous avons découvert d'une part, une nature incroyable, le pays étant très peu peuplé, d'immenses espaces naturels s'offrent à perte de vue: montagnes, lac et surtout forêts. D'autre part, la culture du pays était une totale et superbe découverte, encore très teintée de l'ère soviétique. Il a aussi fallu apprendre à s'adapter aux Slovaques, qui, en dehors des villes, sont des gens en apparence froids et fermés avec qui il faut arriver à communiquer et à briser la glace.
J'ai vraiment vécu se voyage comme une petite aventure, au milieu de la nature et découvrant une culture si proche et pourtant très différente de la notre.
Back to Top