Mon intérêt pour la montagne grandissant, j'ai décidé de me rendre cette fois dans les Dolomites au cœur des Alpes Italiennes. On m'en avait souvent vanté les paysages très escarpés et l'ambiance locale si particulière, il fallait donc que j'aille voir ça de mes propres yeux.
Je m'y suis donc rendu toute fin février, atterrissant à l’aéroport de Milan Malpensa, pas forcément le plus proche (Venise est plus près), mais cela me permettait de faire un crochet par les lacs de Côme et Majeur avant de rejoindre les montagnes.
1er JOUR: Les Grands Lacs
J'ai passé ma première nuit chez une famille vivant dans une vieille et grande maison, un ancien monastère perché sur une colline face au lac Majeur. L’intérieur de la maison, très tortueux, ne manquait pas de charme mais le plus intéressant était dehors. En effet en me levant, je suis allé faire un tour dehors et j'ai pu découvrir un spectacle magnifique, une superbe vue sur le lac Majeur au lever du soleil. 
Les rayons commençaient à peine à passer au dessus des montagnes pour éclairer les eaux bleues du lac, je suis resté tout un moment à regarder la scène avant de rentrer prendre le copieux déjeuner que mes hôtes m'avaient préparé.
Une fois le ventre plein et après avoir remercié les propriétaires du logement pour leur accueil chaleureux, j'ai sauté dans ma voiture pour partir à la découverte de la région.
J'ai commencé par longer la rive Est du lac Majeur. où j'ai fait de fréquents arrêts afin de photographier le soleil levant. J'en ai aussi profité pour tester mon drone que j'avais acheté peu avant mon départ.  Pour un premier test, je l'ai tout de même envoyé à plus de 2 kilomètres prendre des photos et des vidéos du lac et de ses rives!
Il faisait étonnamment chaud ce matin là, j'ai fini par me mettre en tee-shirt tellement les températures étaient douces.
Le long de la route j'ai croisé  plusieurs ruines de châteaux et quelques monastères à priori toujours en activé. Je suis aussi passé au travers de nombreux petits villages en pierres, blottis sur les rives du lac, à l'ombre des montagnes où la vie semblait s'écouler paisiblement, les habitant paraissaient souriants et tranquilles, peu importe le moment de la journée.
J'ai suivi la rive du lac majeur jusqu'au village de Luino et j'ai ensuite bifurqué à travers les montagnes, passant brièvement par la Suisse pour rejoindre les abords du Lac de Côme. Sur le chemin, je me suis arrêté à Levena Ponte Tresa, un vieux village en pierre au bord du Lac Lugano. Je me suis baladé dans les ruelles étroites et désertes ainsi que sur le bord de l'eau, profitant du soleil et du paysage. Le village était quasiment fantôme, j'imagine que beaucoup d'habitations font office de logement secondaire pour l'été ou bien servent de location touristique. Quoi qu'il en soit je n'ai croisé presque personne au cours de ma promenade, ce qui donnait une ambiance un peu curieuse à l'endroit.
Je suis ensuite passé dans la ville de Côme, y effectuant une rapide sortie, essentiellement pour trouver de quoi manger pour le repas du midi et j'ai repris la route remontant la rive intérieure du Lac de Côme, beaucoup plus escarpée que le lac précédent. Les montagnes étant bien plus imposantes tout autour, la route était par conséquent bien plus sinueuse et montait par moments assez haut, ce qui me permettait d'avoir de beaux points de vues où faire des photos et faire voler le drone. J'ai fini par trouver un petit parking sous les arbres, face au lac et en altitude, où j'ai déjeuné et suis resté tout un moment à regarder le paysage.
Après avoir longuement parcouru les rives de ces grands lacs italiens, j'ai fait une dernière pause dans la ville de Lecco, puis j'ai repris l'autoroute direction Pozzolengo, non loin du Lac de Garde, bien plus au Sud, afin de rejoindre mon logement pour la nuit.
2ème JOUR: Lacs gelés & Forêts 

Cette deuxième journée commença de bonne heure, après avoir passé la nuit dans un petit hôtel non loin du Lac de Garde, j'ai avalé mon petit déjeuner et filé directement vers le Nord car un peu de route m'attendait pour rejoindre les Dolomites proprement dites. Comme les journées étaient encore courtes, il fallait profiter du jour pour faire le plus de choses possible.
Plus je remontais, plus la route s'élevait parmi les montagnes, la neige se faisait plus présente et les forets de plus en plus denses.
J'ai fait, encore une fois, plusieurs arrêts sur la route, pour sortir l'appareil photo. Non loin de ma première destination du jour, je me suis arrêté faire des photos des montagnes, et en m'aventurant dans la neige, je suis tombé sur un chemin bordé d'une antique cabane en bois. Ce refuge de bûcherons, couvert de mousse et bien caché sous les arbres était super photogénique et j'ai au final passé plus de temps à tourner autour qu'à photographier les montagnes au loin. 
J'ai ensuite rejoint le lac de Carezza, petit point d'eau mais aux eaux réputés pour leur couleur turquoise intense; Malheureusement, ce fut une déception, en effet le lac était totalement gelé et entièrement couvert de neige, pas de turquoise à l'horizon.
Le site restait tout de même joli, avec les sommets se découpant par dessus les sapins et la neige omniprésente, mais j'étais sur le moment quand même très déçu.
En redescendant par l'autre versant, j'ai traversé une zone de forêt dévastée par les tempêtes d'hiver, la foret était quasiment entièrement rasée, les arbres couchés par centaines sur le flanc des montagnes, barrant parfois encore certaines routes. Des dizaines et dizaines de bûcherons étaient à l'oeuvre pour débiter les troncs dans l'urgence, au moins pour dégager les accès au villages isolés. C'était une scène terrible et surréaliste à traverser en voiture.
Je suis ensuite redescendu dans la vallée pour remonter plus au Nord, je me suis retrouvé sur une route nationale bondée de camions. Cette route devait être un des axes principaux de fret avec les pays d'Europe centrale, ce qui explique la présence de tous ces camions, roulant comme des dingues!
En traversant cette longue vallée, j'ai pu admirer en passant de nombreux châteaux le long de la route. Perchés sur des collines ou des pitons rocheux, ils semblaient monter la garde sur la route. Certains étaient rénovés et toujours en activité, transformés en musée ou en hôtels, tandis que d'autres n'étaient plus que des ruines.
Au bout de cette longue route, je suis enfin arrivé à un autre site "incontournable" des dolomites: le petit village de Santa Magdalena. Village typique des Alpes, avec son clocher et ses vieilles maisons de pierre, l'endroit se prête bien à la photographie car cette bourgade est située pile dans l'axe d'une des plus belles chaines montagneuses de la région et le point de vu depuis les collines en face est vraiment magnifique. 
Quelques kilomètres plus loin se trouve un autre lieu emblématique, la petite chapelle de St Johann in Ranui. 
Un minuscule chapelle orthodoxe, curieusement bâtie en pleine nature, dans un champ entre deux collines boisées. Ici aussi l'endroit se prêtait à la photographie, j'en ai d'ailleurs profité pour faire voler mon drone afin d'avoir quelques prises de vues aériennes du site, permettant de mieux voir les montagnes en arrière plan.
Quelques photos prises sur les routes de montagnes, où j'ai plusieurs fois sorti le drone pour capturer les innombrables lacets de la route pour aller au lac de Braies.
Dernier "spot" de la journée, tout au Nord des Dolomites: le fameux Lac de Braies, lui aussi réputé pour ses eaux turquoises.. et lui aussi gelé et couvert de neige quand j'y suis allé.
Néanmoins, le site restait magnifique à découvrir, ce grand lac est bordé de toutes parts de hautes montagnes, de forêt. Je suis aussi allé voir sa célèbre cabane sur pilotis où on peut louer des barques en été pour se promener.
L'endroit etait majestueux, d'un calme presque dérangeant, uniquement animé par les bourrasque de vent faisant voler les flocons à la surface du lac.
Je me suis promené le long de son affluent, une petite rivière de montagne qui se perd dans la forêt au loin, et j'ai encore fait voler le drone pour avoir un point de vue plus global de cet immense site difficile à appréhender depuis le sol. Puis en revenant j'ai été marcher à la surface du lac, sur cette immense étendue blanche, où on finit par avoir l'impression de marcher sans jamais avancer vers la rive d'en face.
A la nuit tombante je suis reparti, redescendant de la montagne, pour me rapprocher du cœur du parc des dolomites, où j'ai passé la nuit au village de Pocol, dans un hôtel traditionnel tout de bois et à l'ambiance montagnarde.
3ème JOUR: Randonnée & Hauts sommets

A l'aube de cette journée, je suis parti de bon matin dans le but de faire la plus longue rando de ce voyage. Sur la route, que j'ai parcouru tranquillement accompagné par le soleil levant, je suis passé à proximité du Cinque Torri, un sommet connu pour sa forme particulière aux allures de doigts tendus vers le ciel.
J'ai fait une pause au bord de la route, face aux montagnes pour déjeuner tout en prenant le soleil appuyé sur le capot de la voiture. J'ai vraiment eu de la chance lors de ce voyage, tout les jours un magnifique soleil m'accompagnait dans mes balades, et mêmes les températures étaient parfaitement agréables, permettant de se balader sans avoir les mains qui bleuissent.
 J'ai filé vers le départ d'une randonnée assez longue, environ 15kms (oui c'est long pour moi) qui permet d'atteindre un des plus beaux lacs de la région, le Lago di Sorapis. Niché en altitude au cœur des montagnes, loin de toute activité humaine, ce lac est un joyau de la nature aux couleurs turquoises presque irréelles.
J'avais lu que la randonnée n’était pas conseillée lorsqu'il y avait de la neige, mais j'ai quand même voulu tenter le coup. Les 2 premiers kilomètres, à travers une piste enneigée et en forêt s'effectuèrent sans encombre. Cependant, la suite, à flanc de montagne, sur une piste à peine visible sous la neige devint vite compliquée, la neige gelée étant très glissante cela devenait de plus en plus dangereux au fur et à mesure que je progressait. Le précipice à ma gauche fini par avoir raison de mon courage, et au bout de quelques kilomètres j'ai fini par m’arrêter et décider de rebrousser chemin.
 Je n'aurai décidément pas eu de chance avec les lacs sur ce voyage. Tant pis. Néanmoins, les quelques kilomètres effectués étaient tout de même superbes à parcourir, avec des vues magnifiques sur l'immense vallée boisées en contre bas et les montagnes aux pics acérés tout autour.
Revenu à ma voiture, je suis reparti en direction du massif de Seceda, plus au Nord. Un des plus hauts sommets de la région des dolomites, très connu car très photogénique. 
La route fut longue mais comme d'habitude magnifique, j'ai passé plusieurs cols où je me suis arrêté déjeuner d'un sandwich et faire voler mon drone en divers endroits.
J'ai d'ailleurs fini par le crasher contre la parois d'une montagne, une bourrasque de vent l'ayant entraîné contre le rochers au décollage. J'ai mis facilement 30 minutes à le récupérer, à grimper et ensuite le chercher dans la neige. Heureusement plus de peur que de mal: seulement 2 hélices cassés. Mais malheureusement je n'en avais pas de rechange, j'ai donc du ranger le drone jusqu'à mon retour en France. Ce qui m'a frustré plusieurs fois jusqu'à la fin du voyage quand je tombais sur un endroit où des prises de vues au drone auraient été idéales. 
Ce sont les risques du métier, heureusement que j'avais au moins mon reflex.
Dans ce coin des Dolomites, j'ai croisé beaucoup de cabanes en bois, quasiment toutes à l'abandon. Elles participent au charme du paysage et sont vraiment cool à photographier, avec un petit air de western.
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4ème JOUR: 

Après cette journée bien chargée, j'ai rejoint Valgatara pour passer la nuit, à nouveau non loin du Lac de Garde. 
Le lendemain matin, je me suis dirigé vers le Nord du lac pour passer sur l'autre rive, où se trouvait une cascade que je voulais absolument voir. 
Je suis arrivé au lever du soleil tout au Nordt du lac , d'où j'ai pu faire une halte dans les hauteurs et photographier la vue avec les villages de Torbole et Linfano sous les douces couleurs du matin.
J'ai ensuite continué ma route au Nord du lac pour entrer dans le parc naturel de Adamello Brenta. Ce parc est constitué d'un ensemble de vallées, qui étaient totalement enneigées quand je m'y suis rendu.
Il y avait tellement de neige que j'ai du laisser ma voiture au bord de la route à la sortie d'un village et continuer ma route à pieds. Les accès étaient coupés à la circulation, et j'ai du grimper un bon kilomètre avant de trouver le sentier de randonnée qui me menait à la cascade de Nardis. Le chemin de randonnée était lui aussi recouvert d'une épaisse couche de neige immaculée, rendant la marche d'autant plus fatiguante.
Cependant la beauté du paysage, la vallée encaissée, avec ses sapins recouverts de neige, la rivière turquoise qui serpente entre les rochers blancs de neige, m'ont vite fait oublier l'effort de la marche.
L'endroit etait absolument magnifique et immaculé. Aucune trace de pas dans la neige, je me sentais seul au monde, à la découverte de cette vallée.
J'ai suivi tout un moment la rivière bleue, enjambée par plusieurs ponts, cheminant par moment dans la foret ou en terrain plus dégagé, profitant du soleil d'hiver.
Je suis finalement arrivé au niveau de la cascade "De Nardis", formée d'un ensemble de petites chutes d'eau qui vagabondent à flanc de falaise parmi les roches, avant de se regrouper dans un seul cours d'eau. 
Mes photos ne rendent pas les proportions de cette chute d'eau qui faisait facilement 30 mètre de dénivelée avant de partir serpenter entre les rochers gelés et couverts de neige. 
Le bruit de l'eau, bien qu'assourdissant en arrivant sur place, semblait amorti et atténué par la neige.  J' y suis resté tout un moment admirer la cascade et la prendre en photo sous tous les angles avant de rebrousser chemin en revenant par l'autre rive de la rivière.
Devant prendre l'avion le lendemain matin, j'ai roulé jusqu'à Milan pour visiter la ville à la fin de cette dernière journée.
Je me suis promené dans le centre, visitant la cathédrale, les galeries couvertes, le château et ses jardins. Puis je me suis simplement baladé au hasard des rues, car Milan, comme toutes les grandes villes italiennes, est un musée à ciel ouvert, où chaque bâtiment, chaque petite place est une merveille d'architecture. Il suffit de déambuler dans les rues pour en prendre plein les yeux.
Le centre ville historique est relativement petit et en quelques heures j'en avait fait le tour. La nuit tombant, il était temps de rallier mon dernier logement dans la campagne autour de l’aéroport pour rentrer au petit matin.
Malgré les quelques déceptions de ce voyage (notamment les lacs), découvrir les Dolomites en hivers fut une superbe expérience, avec une ambiance toute particulière. J'ai aussi eu la chance d'avoir un grand soleil quasi tout le long du voyage. Néanmoins je pense que j'y retournerai bientôt, cette fois en été, pour faire ce que je n'ai pas pu faire, et aussi découvrir la région sous un autre jour, une autre ambiance. 
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