Partir à 3 potes alors qu’on a tous des boulots différents, ça complique la coordination. Alors une fois le créneau trouvé, j’ai simplement regardé les vols pas chers qui correspondaient, on avait le choix entre Toulouse et Corfou, à peu près pour le même prix…
Νous avons donc débarqué là bas en moins de 2h de vol, début septembre, en dehors de la saison touristique. Arrivés le soir sur l’aéroport de la ville de Corfou, nous avons déambulé sur le front de mer avant de choisir un petit restaurant au hasard afin de manger un morceau avant de rejoindre l’auberge réservée pour la nuit.
Le lendemain matin, comme nous devions quitter de bonne heure l’auberge, on en a profité pour découvrir un peu plus la ville, au final elle ne présentait que moyennement d’intérêt, beaucoup, beaucoup de boutiques de souvenirs et hormis le front de mer, rien d’incroyable à découvrir. A midi nous étions donc rendus dans une agence de location de voiture pour commencer enfin à découvrir l’ile.
Aussitôt la voiture entre les mains, nous avons pris la route pour Palaiokastritsa, petit village sur l’autre rive de l’ile, et comme l’ile est vraiment tout petite, en moins de 45min nous y étions. Palaiokastritsa est un vieux village enclavé entre des rochers immenses, avec une minuscule plage d’à peine 40 mètres de long où sont échoués des barques de pécheurs. L’endroit était vraiment calme mais au vu des complexes hôteliers non loin, j’imagine qu’en plein été ça doit être une autre affaire, tant mieux pour nous.
Je vous conseille d’aller faire un tour au monastère. Toujours habité et perché sur un rocher au bout de la baie, sa visite et le point de vue offert valent largement la grimpette pour y accéder.
Le soir de cette première journée de voyage, nous avons vite réalisé qu’en dehors de la ville de Corfou et d’une ou deux autres villes, il y a peu de logements disponibles. On à tout de même réussi au bout de 2/3 heures à trouver un gite chez un habitant du coin. Il nous a hébergé dans sa ferme à flanc de montagne ; la leçon sera retenue pour la suite du voyage, anticiper un peu plus les points de chute afin d’éviter les galères de ce genre.
La journée suivante nous a emmené sillonner les petites routes sinueuses et peu fréquentées du Nord Ouest de L’ile. C’est valloné, nous sommes à proximité de l’impressionnante montagne de Pantokrator .
Sur un bon conseil trouvé sur internet nous nous sommes arrêtés à l’entrée d’un tout petit village en haut des falaises. Depuis là, nous avons dû chercher l’entrée d’un chemin caché entre deux maisons qui nous fit vite déboucher sur un flanc escarpé surplombant l’océan. Nous avons dû marcher pendant plus d’une heure sur ce sentier de rocaille à flanc de colline, en plein soleil, avant d’arriver au niveau de la plage de Timoni, plage plus ou moins « secrète » car très difficile d’accès. C’est surement un des plus beaux endroits de l’ile, mais il se mérite, l’accès n’est vraiment pas aisé, j’étais bien content d’avoir gardé mes baskets aux pieds.
Les couleurs de l’eau entre les lagons et la végétation offraient une scène digne d’une brochure vantant faussement les paradis exotiques de l’autre coté de la planète ! Cerise sur le gâteau, la plage était absolument déserte, le rêve pour moi, qui pu faire des photos sans être gêné. Il faut en profiter pour se baigner évidemment, et si vous avez un masque et un tuba c’est encore mieux, les fonds marins dans ce coin sont absolument incroyables, c’est un deuxième paysage qui s’offre à vous une fois la tête sous l’eau.
Nous avons passé la nuit suivante dans une petite auberge de jeunesse près de Sidari, et aux aurores nous étions sur le pont pour retourner explorer cette ile aux décors si variés, au hasard de la route nous nous sommes arrêtés au bord d’une falaise pour admirer le paysage et prendre quelques photos, apercevant à quelques encablures de la grève deux petites iles désertes, nous avons décidé de tenter d’y aller.
Pour ça il nous a fallu trouver un moyen de descendre la falaise jusqu’au bord de l’eau. En suivant un cours d’eau qui avait creusé sa route à travers la roche pour se déverser dans l’océan ,nous avons enfin pu atteindre une minuscule baie faite de roche lisse et érodée par le ruisseau. Nous avons alternés entre nage et marche dans l’eau le long de la falaise sur plusieurs centaines de mètres afin d’arriver en face des ilots repérés plus tôt. De là, nous avons ensuite nagé environ 300 mètres avant d’atteindre le premier ilot, qui était en fait un énorme rocher aux parois abruptes et donc vraiment inaccessible. Continuant notre nage jusqu’au deuxième ilot, celui-ci s’est révélé plus grand, couvert de végétation et surtout accessible par une plage en pente douce ou nous avons pu sortir de l’eau.
Nous en avons fait le tour en quelques minutes puis après êtres grimpés au sommet, faire quelques photos avec la Gopro on est redescendu faire le trajet inverse à la nage. Autant vous dire que ce soir là, on a bien dormi.
La suite du voyage nous amené à suivre la route longeant toute la cote nord est de l’ile, qui fait le tour de la montagne Pantokrator, ici encore très peu de personnes croisées, beaucoup de jolis villages à flanc de montagne où il est bien agréable de s’arrêter boire un verre et manger sous la pergola fleurie du seul restaurant de la bourgade.
Beaucoup de particuliers vendent leurs fruits et légumes directement au bord de leurs champs le long de la route, c’est l’occasion de goûter des pêches grosses comme des pamplemousses et du raisin de toutes les variétés imaginables. Des fruits simples, qui ont poussé au soleil.
Sur la route le truc qui m’a frappé était le nombre de bâtiments, maisons, entreprises, hôtels abandonnés, parfois même des constructions récentes. Rappel visuel de la crise qui a dévasté le pays il y a quelques années. Ces bâtiments offrent un terrain de jeu photographique magnifique. Nous avons notamment pu grimper sur la terrasse d’un restaurant à l’abandon, d’où nous pouvions voir l’Albanie situé juste en face.
Après en avoir fait le tour il fallait bien que nous montions en haut de cette montagne qui alimente tant de légendes locales, la montée fut longue, l’ascension étant lente car la route fait beaucoup de lacets traversant parfois des villages abandonnés en ruines. Plus nous montions plus la végétation se raréfiait, le paysage devenant plus aride, presque désertique.
Au sommet se trouve une station météo et un observatoire, d’où le point de vue est tout simplement formidable quelques soit la direction où vous posez le regard, la vue sur l’Albanie et le bras de mer la séparant de l’Ile est particulièrement splendide, nous avons donc décidé d’aller crapahuter parmi les rocailles afin d’avoir une meilleure vue (les antennes de la station météo sont immenses et cachent une partie du panorama depuis l’observatoire) . La roche est coupante, l’herbe est sèche et le soleil brûle, c’est un environnement totalement différent de ce qu’on peut trouver à peine quelques kilomètres plus bas. Ici le jaune,le beige et le marron sont omniprésents.
Suite à cette balade qui nous a quand même occupé une journée complète nous avons décidé de prendre la route partir explorer le sud de l’ile. Encore une fois grâce à la petitesse de ce territoire la route se fit sans encombre en 2 heures à peine.
Premier arrêt dans la zone sud, le lac de Korission, vaste étendue d’eau derrière les dunes du bord de mer, ici encore on retrouve un décor différent du reste, on se croirait presque retourné sur la cote sauvage vendéenne, avec son sable orange au gros grain et l’océan vert sombre.
Après avoir dormi dans une dépendance vétuste chez un paysan très acceuillant qui nous a fait visiter son domaine au coucher du soleil, nous avons pris la route de Kavos ville située à l’extrémité sud de l’ile.
Kavos est un ancien village de pécheurs, avec de grandes plages de sable fin qui a été reconverti en centre de vacances géant, avec de gros complexes hôteliers, et une ambiance festive type ibiza.
Ça ne correspondait pas vraiment à notre état d’esprit du moment… Nous avons donc fait un tour dans la ville, profité d’une petite baignade et après avoir mangé au bord de l’eau, nous sommes repartis sans trop s’attarder.
Le moment était venu de rentrer sur Corfou, et de dire au revoir à cette île encore très sauvage et peu exploitée touristiquement.